
GOMA: Interdiction de circulation de motos à partir de 18heures

LA DÉCISION DU MAIRE DE LA VILLE PORTANT INTERDICTION DE CIRCULATION DES MOTO À PARTIR DE 18H00 A GOMA, UNE MESURE SALVATRICE OU UN CALVAIRE POUR LA POPULATION DE GOMA ET DE NYIRAGONGO ?
C'est depuis le 10 janvier 2024, par son communiqué N°3072/002/038/M-G/2024 que monsieur le Maire de la ville de Goma avait interdit la circulation des taxis motos sur toute l'étendue de la ville de Goma, qui est sa juridiction.
Il sied de rappeler que cette mesure qui semblait être salvatrice pour lutter contre l'insécurité et le massacre des paisibles citoyens dans la ville et devenue un calvaire, non seulement pour les motards mais aussi pour la population de Goma et de nyiragongo qui ne savent plus retourner chez elle le soir après des journées trop surchargées de travail.
Des prime à bord, la garde républicaine, qui est une unité spéciale, attachée à la présidence de la République, met chaque soir un arsenal militaire très sophistiqué, des jeeps remplis des militants G-R et PM uniquement pour traquer les motards et leurs clients. Cet arsenal militaire devrait plutôt servir à chasser les terroristes du M23/RDF qui sèment terreur et désolation à masisi, rutshuru et nyiragongo.
Où vont les motards arrêtés, leurs clients et leurs motos saisies ? Les motards et leurs clients sont envoyés au bureau 2 de la police nationale congolaise pour être auditionnés et transférés directement à la prison centrale munzenze sans aucune autres formes de procédure. Les motards doivent y purger 6 mois de détention arbitraire tandis que leurs clients y purgent 3 mois de détention arbitraire en violation des lois portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions. Les motos disparaissent car personne ne peut aller les réclamer.
Qu'en est-il des citoyens ? Les paisibles citoyens sont victimes de tracasseries militaires et extorsion de leurs biens de valeur sur les voies publiques et même dans les quartiers, car, étant obligés de rentrer en pied ou à bord des taxis bus qui ne les amènent plus à destination par compétition entre chauffeurs des taxis bus, pour retourner vite au parking prendre d'autres clients qui y attendent désespérément.
La décision du Maire de la ville, est-elle aussi valable en territoire de nyiragongo ? Juridiquement et même politiquement, la décision du Maire de la ville ne peut produire aucun effet en territoire de nyiragongo car Goma et nyiragongo sont deux entités administrativement différentes. C'est à tord et à travers que l'arsenal militaire de la coalition garde républicaine et PM arrive même à traquer des motos et des citoyens en territoire de nyiragongo sous prétexte de faire respecter la décision du Maire de la ville, en violation des prérogatives de l'administrateur du territoire qui est le premier citoyen de ce territoire.
RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS
- L'ONG ARJPDH recommande au Maire de la ville de revoir son communiqué qui viole les prescrits des lois de la République sur
l'attestation arbitraire et la détention illégale des citoyens lambda.
- L'ONG ARJPDH recommande au Maire de la ville d'arrêter d'insister les militaires à commettre des actes contraire à leurs devoirs.
- L'ONG ARJPDH suggère à l'administrateur du territoire de nyiragongo de réagir face à ces provocations du Maire de la ville qui envoie ses troupes en territoire de nyiragongo pour semer terreur et désolation.
- L'ONG ARJPDH suggère que le gouverneur militaire et le commandant de la garde républicaine envoient une équipe des enquêteurs indépendants sur terrain pour dégager les responsables des uns et des autres et que les auteurs soient sévèrement sanctionnés pour servir d'exemple.
- L'ONG ARJPDH recommande au Maire de la ville de libérer sans condition tous ces paisibles citoyens (motards et clients) arrêtés en violation des lois et la restitution de leurs motos saisies illégalement.
- au gouvernement de Kinshasa, L'ONG ARJPDH recommande aux autorités nationales compétentes de constater l'incompétence du gouverneur militaire général major PETER CHIRIMWAMI et de son Maire de la ville et de les remplacer purement et simplement sans aucune autre forme de procédure.
EN AGISSANT AINSI, ÇA SERA JUSTICE ET L'HUMANITÉ RETIENDRA DES AUTORITÉS DE KINSHASA UNE MATURITÉ POLITIQUE
Fait à Goma, le 12 février 2024
Pour L'ONG ARJPDH
Me BWIRA PILIPILI Charmant
chargé de monitoring